Notre dossier… la mise au point

L’article 75 de la loi 2002-303 du 4 mars 2002, reconnaissant deux nouvelles professions de santé l’ostéopathie et la chiropractie, n’est pas assorti de ses décrets. Cette situation est préjudiciable pour la sécurité des patients et l’image de notre profession, en raison d’installation de praticiens de tout niveau s’intitulant ostéopathes, ainsi que la confusion entre la pratique de quelques actes manipulatifs et la pratique de l’art ostéopathique lui-même exercé de façon exclusive.

L’Administration a reçu diverses informations qui l’éloignent de la vérité et l’inciterait à prendre des décisions contraires aux objectifs de l’ensemble des associations représentatives et à la situation actuelle.
En effet, l’ostéopathie est dans les faits partie intégrante de notre système de soins et est pratiquée en première intention depuis les années 1960.

Alors que le dossier sur l’ostéopathie est fin prêt, celui-ci est actuellement bloqué par un verrou politique et économique.
Politique, par le fait que les professions médicales et paramédicales, qui avaient rejeté l’ostéopathie, voudraient à présent se l’approprier au détriment des ostéopathes. Ces professions ne faisaient d’ailleurs pas partie de l’enquête de représentativité sur l’ostéopathie diligentée par Monsieur le Ministre de la Santé en octobre 2002.

Économique certes, si l'Administration n'exigeait pas la spécificité de l'enseignement de cette profession et l'exclusivité de sa pratique, sa reconnaissance aurait un coût. En revanche dans le cas contraire, la reconnaissance de l'ostéopathie ne grève en rien le budget de l'Etat et encore moins celui de l'assurance maladie. En effet, la rapidité, la non iatrogénie et la prévention des soins ostéopathiques engendrent une moindre consommation médicale et une plus grande responsabilisation des patients (Source Mutualité Française).
Un autre facteur social important est que, sans les décrets, l’accès à nos soins reste peu accessible à tous, alors que les mutuelles sont prêtes à rembourser partiellement les consultations en ostéopathie. Actuellement sans décrets, certaines mutuelles (Mutualité Française) prennent en charge 3 consultations par an.

Toujours sur le volet économique, l’ostéopathie et la chiropratique ont besoin en tant que pratiques de première intention de prescrire, si le patient n’en possède pas, des radiographies simples, et de s’appuyer sur le médecin traitant ou référent pour les autres examens.
En ce qui concerne l’enseignement, les écoles actuelles sont autofinancées et se soumettront aux directives et contrôles de la DGS, de l’EN et de l’examen unique national.
Ce qui engendre les problèmes politiques et économiques, c’est la confusion (entretenue par les professions qui voudraient s’approprier l’ostéopathie) entre l’hétérogénéité des ostéopathes de fait exerçant actuellement en France (une profession qui n’existe pas !) et la véritable profession d’ostéopathe et son cursus unique, définis par les prochains décrets. Les anciens praticiens ne seront qu’assimilés aux véritables professionnels à venir.
C’est pourquoi il faut s’en tenir au bilan positif des travaux du groupe de réflexion formé à l’initiative de Monsieur le Ministre de la Santé, bilan qui doit être concrétisé par les décrets et notamment, celui sur l’enseignement architecturé sur le LMD, garantissant ainsi à notre pays une ostéo-chiropractie de qualité, profession de première intention, et renforçant également la sécurité de notre système de soins.

Nos voisins belges l'ont compris en créant un enseignement spécifique dès la première année en ostéopathie.

Il est donc urgent pour nous aussi de structurer, pour que la fonction perdure et ne perde pas en qualité !