Les référentiels aussi !

Mardi 23 décembre
Les textes sont completés notamment par les annexes de l’arrêté du décret no 2014-1505 publiés au Bulletin Officiel de la Santé, de la Protection sociale et de la Solidarité du 15 décembre 2014. (Les annexes et les référentiels sont en lien au bas de cet article).

Les référentiels « activités et compétences » et « formation » sont maintenant publiés au JO et au bulletin officiel santé, protection sociale et solidarité. Ils sont porteurs d’espoir, mais comportent malgré tout leur lot de déceptions. Il n’est donc toujours pas opportun que la profession crie victoire trop fort. Le travail pour que l’ostéopathie s’adosse à une rationalité scientifique est loin d’être fini.

Nous vous invitons à visionner l’émission « Questions à la une » de la RTBF qui décrit avec recul la situation problématique dans laquelle se trouve l’ostéopathie.

Sous le même vocable « ostéopathie », 2 pratiques distinctes cohabitent :

          une ostéopathie tournée vers les problématiques de santé publique et l’université, et capable d’une approche autocritique et d’une remise en question permanente de sa pratique. Ces conditions étant indispensables pour une reconnaissance complète d’une profession de haut niveau comme c’est le cas en Belgique, au Portugal ou même en Angleterre.

          une ostéopathie de bien-être recroquevillée sur ses centres d’enseignement privés, et incapable de dépoussiérer ses concepts. L’Europe de l’ostéopathie opèrera sa mutation complète sans attendre de voir ce que deviendra cette ostéopathie qui disparaît naturellement partout hors de France.

Seuls le pouvoir politique et l’Administration pourront mettre un terme à ce qui est déjà un problème de santé publique. Ils trouveront toujours en l’AFO un partenaire pour arriver à cet objectif que la population est en droit d’attendre.

Nous tenons cependant à féliciter chaleureusement tous les acteurs de la DGOS qui ont œuvré sous l’autorité de Madame Michèle Lenoir-Salfati.

Leur travail ne fut pas simple. Ils ont su entendre notre demande de rationalisation de la profession par la formation. Mais la traduction de cette demande dans des référentiels de qualité ne pouvait être complète compte tenu de l’opposition importante que nous avons rencontrée au sein même du groupe de travail.

Malgré cela, l’Administration nous a soutenus pour que :

1) Les principes et les fondements en ostéopathie soient abordés avec une lecture critique au regard de l’apport des sciences et qu’ils soient actualisés (cf. domaine 4 – Ostéopathie : fondements et concepts). Cette décision ayant été prise alors que le groupe de travail avait refusé qu’un cours d’épistémologie ne soit obligatoire au prétexte que confronter les concepts ostéopathiques à l’épistémologie constituait un risque de voir les concepts perdre leur crédibilité aux yeux des étudiants.

2) L’ostéopathe ne soit pas, en pratique, obligé de faire appel à la notion abstraite de dysfonction ostéopathique et que l’ostéopathie soit avant tout un ensemble de savoir-faire et une praxis qui prend en charge les troubles fonctionnels, conformément au décret 2007-435.
Cette décision ayant été prise alors même que le groupe de travail avait refusé que la mention aux troubles fonctionnels apparaisse dans la définition de l’ostéopathie, préférant que l’objet de la profession soit de prendre en charge des dysfonctions ostéopathiques dont personne ne peut définir la nature exacte.
Techniquement, dans l’enseignement, la pratique sera dissociée de la philosophie et des concepts ostéopathiques. En effet, la compétence 3 – réaliser une intervention ostéopathique ne sera pas travaillée dans le domaine 4Ostéopathie : fondements et concepts, mais uniquement dans le domaine 5 – Pratique ostéopathique. Dans les UE 5.5 à 5.9 de ce dernier domaine, il est d’ailleurs rappelé que les savoir-faire de l’ostéopathe seront en rapport avec le traitement, pas avec les tests qui sont supposés mettre en évidence la dysfonction ostéopathique.

Tout ceci ne se fit pas sans mal parce que la majorité des représentants socio-professionnels, des directeurs d’écoles et des professionnels de santé s’opposait à toutes ces avancées. Chacun défendant, pour diverses raisons corporatistes :

1) Une ostéopathie appuyée sur l’enseignement de doctrines. Cela, soit par allégeance aveugle aux concepts ostéopathiques, soit pour satisfaire les centres d’enseignement privés qui, pour la plupart, ne savent pas faire un autre enseignement que celui-ci.

2) Une ostéopathie de bien-être et de faible niveau de responsabilité face aux patients pour « protéger » les professionnels d’éventuels recours juridiques.
Il doit être bien rare, dans l’histoire de la représentation professionnelle, que les représentants d’une profession se soient battus pour limiter son niveau de responsabilité. Ce n’est sûrement pas le mandat pour lequel les ostéopathes ont élu leurs représentants en toute confiance.
Les derniers doivent se battre pour que la RCP de leurs adhérents soit la meilleure possible en fonction de leur niveau de responsabilité, et non pas minorer celui-ci pour éviter la problématique de la protection juridique de leurs adhérents. Ce type d’approche socio-professionnelle ne peut mener qu’au déclin de notre profession.

3) Une ostéopathie de faible niveau de compétences, dont la principale est notamment de prendre en charge des « dysfonctions » sans que notre domaine d’intervention ou notre place dans le parcours de soin ne soit défini.
N’est-ce pas pourtant la fonction principale d’un référentiel « activités et compétences » ?
Les professionnels de santé ont agi dans ce sens pour la défense des médecins et des kinésithérapeutes notamment, mais ce faisant ils ont oublié leur mission première qui est de favoriser l’accès à des soins de qualité pour limiter les problèmes de santé publique. Ils ont été hélas suivis par certains représentants des ostéopathes, permettant à l’Administration d’obtenir une majorité pour conclure à une version des référentiels qui nous semble peu ambitieuse pour la profession.

Pendant ces travaux la volonté de l’AFO était de défendre une ostéopathie de qualité et l’AFO œuvrera toujours dans ce sens pour le respect de ses adhérents.

Le CA de l’AFO

Activités et compétences

Maquette de formation

Référentiel de formation

Livret de formation pratique clinique

Convention de stage

Annexe dispenses