Humeurs estivales

31 août 2010
Humeurs estivales

Les deux saisons passées (printemps et été) ont été difficiles pour l’ostéopathie et notamment pour les négociations et vos représentants !
La dernière entrevue au cabinet du ministre date du 30 juin.
Un nouveau cabinet, de nouveaux conseillers techniques et l’ostéopathie semble redevenue l’inconnue indésirable du temps des premières entrevues ministérielles… c’est lassant et usant… mais il faut raison garder !

En tournant cette page, sans en oublier l’essentiel, concentrons-nous sur l’avenir et notamment sur les décisions attendues en matière de reconnaissance de notre profession et en matière de TVA.

Depuis les réunions à l’ARS, à la HAS et au ministère côté DGOS (ex DHOS) ont repris sans difficulté apparente avec ces Administrations. Le seul écueil reste le cabinet et son ministre.

Les décrets d’application concernant l’ostéopathie de la loi Bachelot-HPST sont toujours en attente, le rapport de l’IGAS, sur l’ostéopathie et ses centres de formation, demandé pour fin décembre est sur le bureau du ministre depuis le mois de février, à l’instar du rapport de la HAS de 2008, sur les cervicalgies peu favorable aux PS, lui aussi enterré.

Ces attitudes administratives sont en partie dues à l’image de l’ostéopathie véhiculée par les médias et les ostéopathes eux-mêmes.
En effet, après de multiples rencontres auprès des Administrations (ministère, IGAS, ARS,…), à l’Afnor, lors de colloques et/ou journées scientifiques, il se confirme que les ostéopathes se complaisent dans le magique, le miraculeux, le bien-être, incapables de définir leur champ de compétence, de respecter des conduites à tenir, bref sont à cent lieux d’une profession de santé.
Pour exemple : « l’ostéopathie guérit l’endométriose quel que soit son stade (I à IV) et qui plus est, en réduisant une dysfonction du cuboïde » ! Si cela vous parle, moi j’en reste coi !
Cette ostéopathie a incité des ostéopathes (MD, MK et DO) de Vendée à lancer le Professeur Debré en pourfendeur de l’ostéopathie, de celle que l’on récuse mais aussi de la nôtre. Malgré nos actions, sa proposition de loi de suppression totale est toujours latente soutenue opportunément par les MD et les MK pour écarter les exclusifs.

La bataille menée par les ASP et notamment l'AFO continue pour que la profession d'ostéopathe soit totalement intégrée dans le parcours de soin.
Alors que l'AFO a toujours cherché à faire valider l'enseignement, les actes, le savoir faire séculaire, l'art thérapeutique, les Administrations se cantonnent à nous donner un cadre juridique plus flou qu'objectif, persistent à nier une profession qui existe depuis des décennies, ainsi qu’à ignorer les bénéfices apportés non seulement du côté des patients mais également du côté de la sécurité.
L’application laxiste de la réglementation entraîne la pléthore hétérogène d’écoles d’ostéopathie agréées, d’organismes de formation continue et d’installations d’ostéopathes.
Mais ce qui nous touche le plus tragiquement est la disparition de notre ostéopathie thérapeutique diluée et masquée par une ostéopathie de bien-être émergeante et portée par une formation insuffisante.
L’AFO doit encore plus marquer sa différence !

Si notre situation actuelle (première intention, TVA non réclamée et en voie de remboursement, …) est principalement due à nos actions juridiques, il ne faut pas oublier que l'ostéopathie est une profession qui réunit des femmes et des hommes autour d'un art thérapeutique.

Pour ce faire, depuis plus de 30 ans, notre ASP organise des congrès ou des formations post graduées.
Ces journées de partages, débats, démonstrations, ateliers pratiques, sont autant de moyens pour nous réapproprier notre pratique, pour comprendre certains mécanismes, pour réentendre certains fondamentaux avec comme ultimes objectifs savoir définir notre champ de compétence et sécuriser nos actes.

Un espoir réside dans la réingénièrie des diplômes confiée à la DGOS. Cette réingénierie dans le cadre de la réforme LMD des formations vient d'aboutir pour les infirmiers avec le décret, 2010-1123 du 23 septembre, leur conférant le grade de Licence.