Ostéopathie et bébés

L’Association Française d’Ostéopathie fait suite au communiqué de l’Académie de Médecine en date du 3 décembre 2024 relatif à la pratique de l’ostéopathie viscérale et crânienne chez les nouveau-nés.

Nous comprenons l’engagement de l’académie de protéger la santé des populations les plus fragiles, et pour cette raison, nous souhaitons apporter un éclairage constructif sur cette question.

Le traitement ostéopathique des nourrissons est une approche manuelle, non invasive et douce, respectant la fragilité et la croissance de l’enfant. Les ostéopathes utilisent les techniques de mobilisations et non de manipulations. De plus, le traitement pédiatrique sera modulé pendant la séance en fonction du rythme ou de l’inconfort de l’enfant, notamment s’il est fatigué, s’il a faim, ou si tout simplement ce n’est pas son bon moment. Toutes ces recommandations se trouvent sur le site de la SEROPP (Société européenne de recherche en ostéopathie périnatale et pédiatrique), ainsi que de nombreuses études prouvant l’amélioration apportée aux enfants par l’ostéopathie pédiatrique.

Les ostéopathes spécialisés en pédiatrie suivent des formations approfondies dans des établissements agréés. Ces formations incluent une sensibilisation aux pathologies nécessitant une prise en charge médicale ou chirurgicale, permettant ainsi aux praticiens de reconnaître leur limite, d’orienter les familles vers un médecin ou un spécialiste si besoin.
La pratique ostéopathique ne vise pas à remplacer les soins médicaux conventionnels, mais elle vient les compléter pour apporter un confort supplémentaire à l’enfant.
L’AFO, ainsi que les autres organisations professionnelles, insiste sur l’intervention urgente des pouvoirs publics pour créer un cadre permettant de renforcer et de surveiller les formations proposées. Cela était recommandé par le rapport de l’IGAS de 2023, dans le domaine pédiatrique comme dans les différents champs d’action de l’ostéopathie.
Ce cadre aurait également pour rôle de faire respecter l’éthique dans la communication de certains de nos confrères.

En conclusion, loin de remettre en question les préoccupations soulevées par l’Académie nationale de médecine, l’AFO appelle à une approche constructive et collaborative. Renforcer la recherche scientifique, améliorer la formation et promouvoir une pratique sécuritaire et complémentaire sont des objectifs communs qui serviront au mieux les intérêts des nouveau-nés et de leur famille.